l'antre des Cuspna
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l'antre des Cuspna

Je voudrais mourir si cela ne vaudrait mieux que de ramper, de s'avilir et se prostituer
 
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 La Chute...

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Lin
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Lin


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MessageSujet: Re: La Chute...   La Chute... - Page 4 Icon_minitimeDim 16 Oct - 12:50

Il y eut un silence incrédule l'espace d'un instant.

Il sentait le rond de l'épaule contre sa joue, le creux du cou juste devant son nez. Plus que les reliefs, il retrouvait l'odeur et le toucher de ce corps qu'il avait aimé tant de fois. Instinctivement, les muscles de sa nuque se détendirent, ses paupières recouvrirent ses orbites. Il ne se souvenait pas à quel point il aimait qu'elle le prenne dans ses bras. Il ne se souvenait que du tranchant de la lame qui avait ouvert son épaule. Et l'odeur du sang qui l'avait noyé. Et peut-être aussi la sensation de manquer d'air avant de s'évanouir. Il commença à s'agiter contre la jeune femme, son esprit loin d'atteindre le repos que son corps voulait lui accorder en se laissant aller contre un buste de confiance.

L'anglais observait les gestes de la brune d'un oeil critique. Le grand con avait à peine ouvert les yeux qu'elle les lui refermait. C'était idiot. Pourquoi avait-elle besoin de le toucher comme ça ? Cet imbécile préférait que les femmes ne le touchent pas.  Il lui avait répété au moins un millier de fois. Jusqu'à ce qu'il comprenne le pouvoir de l'alcool sur cet être malade. Peut-être que ça faisait deux milliers de fois. Il grogna pour lui-même. On s'en foutait du nombre de fois, l'autre cruche était en train de le materner avec une étroitesse qui ne plaisait pas au barbu. Comment pouvait-elle l'embrasser et être aussi conne ? Un second grondement s'éleva des babines du bâtard. Evidemment qu'il s'agitait.

Lin sentait tout son être se battre entre sa mémoire immédiate et la plus profonde qui ressurgissait au contact de Vamp. Des lames venaient l'embrasser alors que des bras blancs tentaient de le stranguler. Tout dansait sous ses paupières avec une vivacité qu'il aurait voulu bien moins acérée. Il devait être en train de perdre la tête. Ses épaules se contractèrent à nouveau et il émit un grognement plaintif, le front collé de sueur.

Larson serra les dents en entendant son acolyte émettre une plainte. Ce corps diabolique lui était néfaste. Pourtant, elle ne semblait pas vouloir relâcher sa proie. Les membres répugnants encerclaient le torse ensanglanté avec force. L'animosité du bâtard monta d'un cran. Il aurait aimé les lui trancher. L'autre empaffé semblait presque vouloir s'y soustraire, vu comme il bougeait.


'tain mais t'vas l'lâcher ouais ?

Il prenait déjà appui sur le mur pour se relever, sa cervelle superstitieuse fonctionnant à une vitesse folle. Plus le temps passait, plus ça lui apparaissait clair. Elle n'était pas en train de l'enlacer comme une femme. Elle était en train de l'étouffer comme la mort. Elle était le diable en personne, en train de reprendre l'âme qu'il avait eu du mal à ramener à la vie. Le souffle court, il amorça un mouvement courageux vers la mante religieuse.

J'te jure qu't'vas l'laisser tranquille... J'te bute s'tu l'lâches pas maint'nant !

Il crocheta les chevilles de Lin pour le tirer en arrière d'une violente secousse, tentant de l'arracher à la poigne de celle qu'il pensait être la faux du destin.

Le barbu commençait à délirer, la douleur se réveillant dans son épaule malmenée. Les secousses assenées par l'anglais et la proximité de la brune se concurrençaient dans son esprit fiévreux. Hanté par les réminiscences directes de ce qui l'avait projeté dans cet état, il grognait par intermittence, ses poings s'accrochant désespérément à la chemise de Vamp pour ne pas perdre pied.

Mais lâche-moi... Lâche !

L'injonction, quoi que faible, était audible. Il voulait que le bâtard le laisse tranquille. Que le monde arrête de tanguer. Que son corps arrête de le brûler. Que les secousses cessent et que son épaule s'éteigne.

La hargne du bâtard redoubla alors. Son compère ordonnait que la diablesse le lâche. La peur superstitieuse de l'anglais se mua en fureur et il lâcha les chevilles de l'homme pour s'emparer des poignets de la brune, ses doigts s'enfonçant dans la peau blanche avec la force de la croyance. Il éjecta un son quasi-barbare en forçant sur ses bras pour la faire lâcher, s'attendant à une résistance de titan de la part d'un suppôt de Satan.

La surprise et l'élan le firent trébucher à genoux juste derrière le corps étalé de son acolyte, les bras écartés toujours détenteurs des poignets blancs. Il écarquilla les yeux sans croire à ce manque de force. Il releva le regard sur les deux puits noirs qui vinrent se planter dans les siens. Elle feignait la faiblesse pour mieux le tuer. Il en était désormais sûr. Son regard était si noir qu'il était sûr qu'il était déjà à moitié aspiré vers la mort. Paniqué, il relâcha les articulations du diable et s'agrippa à la chemise de son compère, le secouant de toute la force du désespoir.


Elle va t'bouffer ! Lèv'toi bordel d'dieu ! LEV'TOI !
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Vamp

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MessageSujet: Re: La Chute...   La Chute... - Page 4 Icon_minitimeDim 16 Oct - 16:22

Une chape noire tomba sur la conscience de la jeune femme. Improbable, imprévisible, elle bondit.

À l'instant même où Lin avait ouvert les yeux, un calme apaisant avait chassé la panique qui lui avait fait hurler le nom de l'Anglais à l'aide. La peur avait déserté sa nuque, l'assurance l'avait remplacée et un profond instinct protecteur avait refermé ses bras autour du jeune homme. L'effet avait été immédiat.

Elle était calme.

Jamais, elle n'admettrait qu'on lui arrache Lin. Ami ou ennemi, jamais on ne touchait Lin. Comme jamais on ne posait la main sur elle.

Les paroles du jeune homme raisonnaient dans sa tête, s'y incrustant au rythme de chaque secousse qui faisait trembler son corps. Il s'accrochait à Vamp et ne voulait pas qu'on la sépare de lui. Tout était clair, ses paroles comme le langage de son corps. Et Larson n'avait aucun droit sur sa personne.

La fureur, l'adrénaline et l'instinct affluèrent dans ses veines.

Le contraste du tableau fut saisissant. Il y avait ces deux corps d'hommes dont l'un secouait l'autre avec une panique d'où une peur évidente filtrait. Un petit tas de terreur et de crainte désordonnée. Et puis il y avait cette silhouette féminine, qui se déplia, longue, grande, élancée et froide, atrocement calme et affreusement maîtresse d'elle-même. Vamp se redressa avec une lenteur qui suggérait les mouvements d'un pantin que l'on réveille en tirant doucement sur ses fils. Elle prit vie. Avec une lueur mauvaise dans les yeux. Le charbon noir, le sang et le blanc qui se bataillaient les traits lisses de son visage n'avaient plus rien de risible ou de sale. Ils étaient au-delà de ça. Ils promettaient violence et vengeance.

Elle resta un instant, debout, son regard planté sur le couple sans un mouvement, sans le moindre frémissement. Puis du haut de ses longues jambes moulées de noir, elle fondit sur Larson.

Corneille, prédateur, créature démoniaque, Vamp referma ses serres sur la chemise du bâtard pour l'arracher au corps de Lin. Sa force était décuplée, mue par la fureur.

Elle savait ce qu'il y avait dans la tête de l'homme. Elle l'avait lu dans son regard, le même regard que des centaines de personnes avant lui avait eu sur elle, le même mélange de peur et de haine qu'elle avait lu dans les yeux des villageois qui avaient accusé Ania de l'origine de la Peste.

La Peste, la maladie, le Mal, la mort, le démon. Il voyait ça en elle. Très bien. Elle serait son Mal. Elle serait sa maladie. Elle allait le ronger.

La grande brune balança le corps trapu le plus loin possible de Lin. La peur rendait un homme dangereux. Elle ne le savait que trop bien. Elle ne lui laissa aucune chance. Un craquement sec raisonna dans la pièce lorsque le seau atteignit l'Anglais à la mâchoire. Le corps chuta sur le sol. Abandonnant le seau sur le sol, Vamp s'assit sur lui d'un mouvement souple aux limites de l'indécence avant de frapper. Ses poings frappèrent. Sans discontinue, ils frappèrent le thorax offert entre ses cuisses, les côtes, le plexus. Elle répondait à la haine par la haine. Ses yeux étaient un gouffre mortel, son visage était lisse de tout expression, aussi pur qu'une vierge le jour de sa communion.

Elle ne cessa que lorsqu'elle entendit la voix de Lin l'appeler.

Vamp se releva, dos au barbu. Toujours aussi droite malgré toute l'énergie qu'avait dû puiser ce passage à tabac, elle traîna la table de nuit qu'elle avait envoyée valser un peu plus tôt, ce petit cube qui l'avait séparé du corps de Lin, qu'elle avait tellement eu de mal à dégager plus loin à cause de la peur qui mangeait ses forces mais qui semblait si légère maintenant que la fureur brûlait ses veines. D'un geste leste, elle encadra la gorge de Larson des pieds de bois avant de se pencher sur son visage, accroupie, l'arrête de la table faisant pression sur le cou de l'homme.


- Ecoute-moi.

Les yeux étaient clos, la respiration sifflante. Aucune trace de sang n'ondulait sur le visage infâme de cette petite merde étrangère. Elle n'avait frappé que son corps, épargnant son visage.

- Ouvre les yeux.

Elle chuchotait, chaque parole franchissant ses lèvres dans le plus grand calme.

- Ouvre-les.

Elle gifla la joue inerte avant d'y enfoncer ses ongles, serrant, secouant, griffant jusqu'à ce que les paupières cillent péniblement. Son regard rencontra le sien. Un infime mouvement de lutte éclata dans le corps de son adversaire mais la botte de la jeune femme appuya doucement sur l'un des petits pieds de la table. Lentement, elle commença à l'étrangler. Elle s'était redressée, elle le dominait. Elle avait son entière attention.

- Plus jamais, tu ne le touches. Jamais.

Elle appuya plus fort, assez pour que le coin tranchant de la table ne creuse un sillon dans la chair de son cou, une rigole de sang ondulant lentement sur la peau avant de se perdre dans le col de son habit.

- Si tu essaie encore une fois de nous séparer... Si tu essaies encore une fois de m'arracher à lui ou de l'arracher à moi...

La jeune femme se pencha sur le visage de l'homme qui manquait d'air. La pression de la table s'allégea sur sa gorge mais le genou de Vamp s'appuya sur le petit meuble  pour empêcher la cage thoracique de se soulever librement. Elle dégaina le couteau qui avait empalé la rousse à la porte, quelques étages sous eux.

- Si tu essaies, je viendrai. Je te hanterai Larson. Je viendrai te hanter, je viendrai dans ton sommeil.

Elle lui sourit de ses dents blanches, toujours chuchotante.

- Je me nourrirai de toi. Je rongerai tes os et sucerais ta moelle. Je ne te tuerai pas, non. Je t'emporterai très loin, très profondément, dans la noirceur. Tu me sustenteras de ta vie, je t'en laisserai juste un petit peu pour en reprendre après. Tu seras à moi. Tu seras mon jouet.

La lame du couteau s'enfonça profondément dans la chair de sa bouche, traçant une tranchée carmin qui déborda négligemment jusqu'à son menton. Vamp en sentit l'os buter contre sa main. Elle se pencha plus intimement sur le visage de l'homme.

- Ceci est une promesse.

Sa langue s'étala sur la blessure, léchant le sang de la bouche blessée, féline, caressant la plaie dans toute sa longueur, la salive de la jeune femme se mêlant à la chair à vif de l'homme.

De nouveau, elle lui sourit, ses dents hâlées par le sang de l'Anglais.

- Une promesse. Tu as un peu de moi en toi à présent. Tente de nous séparer, et je viendrai.

Sans un mot de plus, Vamp se redressa, laissant la table peser sur le torse de l'homme, puis retourna auprès de Lin. Elle écarta les quelques mèches couleur paille du front moite. Il souffrait. Les yeux noirs se veloutèrent de tendresse et elle l'appela doucement, l'attirant à la surface de la conscience par des caresses et une voix pleine d'amour et de douceur.

- Lin ? Tu viens ? Il faut qu'on sorte de là...

Son bras souple s'enroula autour de la taille du jeune homme pendant que son épaule se calait sous l'aisselle de ce dernier. Inconsciente de la fatigue de son propre corps, elle força sur ses jambes pour relever Lin à sa hauteur. Les deux silhouettes, étroitement enlacées, chancelèrent l'une contre l'autre, se poussant autant qu'elles se soutenaient avant de se stabiliser. Vamp sourit et effleura la tempe du jeune homme de ses lèvres.

- Allez viens, on rentre à la maison. Et puis tu m'as promis qu'une fois tout ça fini, on ferait l'amour pendant des semaines et des semaines. L'est temps de tenir ta promesse...
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MessageSujet: Re: La Chute...   La Chute... - Page 4 Icon_minitimeLun 24 Oct - 16:20

Une épaisse chape venait de tomber sur le bâtard, le clouant au sol plus assurément que n'importe quel pieu. Il était perdu. Sa vie allait finir là. Le diable venait de le pousser au sol et ses grands yeux d'une obscurité totale voilèrent bientôt l'horizon de l'anglais. C'en était fini de lui. Dans un dernier soubresaut d'espoir, il ferma les yeux pour se soustraire à sa fin. En vain. La bête immonde lui planta ses griffes dans la joue et acheva son oeuvre d'une profonde entaille qui ne le fit pas autant souffrir que les paroles qui l'accompagnèrent. Tourmenté, il se recroquevilla sur le sol en haletant de douleur, priant son propre dieu de ne pas laisser revenir le monstre vers lui. La table de chevet le surplombait encore quand il sombra dans l'inconscience, évanoui de terreur.

[...]

Soignez-le en le faisant souffrir le moins possible.

Aucune urgence dans le ton, aucune panique dans la voix. La longue silhouette dichrome venait de déposer le barbu qu'elle accompagnait avec une délicatesse qui contrastait avec le sérieux implacable de ses yeux noirs. Le guérisseur sourcilla en les observant, étrangement mal à l'aise.

Il avait l'habitude de s'occuper de tous les ivrognes du coin, du simple coma à la blessure la plus impressionnante. Il recousait les gamins du village qui s'enhardissaient trop, aidait les femmes à mettre au monde et parfois même ré-emboîtait des membres. Il n'était jamais gêné par l'origine sociale des gens qui venaient le voir, jamais dérangé par leur apparence ou par leur comportement. Mais là...

Il renifla, perplexe face à la sensation que lui inspiraient ces deux-là. L'homme avait l'air en train de mourir. La tête dodelinant sur son cou maculé de croûtes de sang, il marmonnait des phrases sans queue ni tête. Vu sa chemise en lambeaux et ses braies déchirées, il avait dû se faire attaquer sévèrement. Il était en très mauvais état. Sans doute trop pour être sauvé, d'ailleurs.

La vision de l'homme à soigner fut soudainement occultée par le profond regard obscur qui s'était approché de lui. Le malaise reprit l'homme, le forçant à déglutir alors qu'il s'enfonçait un peu plus dans son siège.


S'il meurt, je vous traquerais sur la 2ème et la 3ème génération de votre descendance.

A croire qu'elle avait lu dans ses pensées. La gorge nouée par une angoisse sourde, le guérisseur écarquilla légèrement les yeux, jugulant ses tremblements.

Vous restez avec lui jusqu'à mon retour.

Incapable d'articuler le moindre mot, il se contenta de hocher la tête de brefs petits à-coups, loin d'être rassuré. Cette femme était beaucoup trop calme. Sa voix respirait l'autorité. Aucune émotion ne filtrait sur son visage, ni dans ses mouvements. Elle devait être chef de guerre. Il avait déjà entendu parler de légendes où des femmes de fer menait les hommes au combat. Peut-être en était-elle une vraie version. Sans doute même.

Il allait refouler son anxiété dans cette idée parfaitement concordante lorsque ses iris furent frappés du tableau le plus surprenant qui soit. La baguette inflexible qui venait de le terroriser malgré lui était en train de s'approprier goulûment les lèvres de l'homme à demi-mort. L'incrédulité transperça le torse du guérisseur qui ne put que cligner des yeux, ébahi. Elle paraissait désormais la femme la plus attentionnée qui soit, animée d'émotions et de sensations qu'elle partageait volontiers avec ce presque cadavre.

Il se frotta les yeux, persuadé d'être tombé dans un sommeil halluciné. Un tel revirement était inimaginable. Pourtant, lorsqu'elle finit par se redresser, la caresse de sa main le long de la joue barbue ne put rivaliser avec le regard qui cloua le guérisseur à sa chaise. La détermination et la menace qu'il contenait achevèrent l'homme qui finit par détourner les yeux de ce tableau hypnotique, convaincu de sa folie prochaine. Il s'occuperait de la loque humaine affaissée sur la chaise en face de lui jusqu'à ce qu'elle revienne, quitte à mourir pour qu'il ne le fasse pas. Au moins, les générations futures n'auraient pas cette étrange créature sur le dos.

Ce fut le claquement de la porte qui le fit soupirer de soulagement.


Eh bah la vache... Y'a vraiment des trucs pas croyables dans ce monde.

Il s'essuya le front dans sa manche, perlé de sueur.

Z'avez du courage de vous laisser approcher par un truc pareil, hein !

Un petit rire nerveux lui échappa alors qu'il se levait, épongeant ses mains moites sur ses braies, déglutissant à l'unisson. Le type ne lui répondrait sans doute pas mais il avait besoin d'évacuer la tension que la simple présence de cette femme avait créée dans cette salle.

A votre place, j'aurais peur qu'elle me bouffe tous les soirs. Elle inspire pas franchement confiance.

Il était désormais à côté de l'homme et palpait ses membres, son torse, ses articulations. A mesure qu'il prenait conscience de l'ampleur des dégâts à soigner, son flot de paroles se tarissait. C'était bien pire que ce qu'il n'y paraissait. Elle lui avait laissé un patient empoisonné. Le veiller jusqu'à son retour serait simple. Le garder en vie, beaucoup moins.

Concentré, il entreprit de soigner toutes les blessures apparentes, laissant les automatismes fonctionner sur les plaies alors que sa cervelle entraînée réfléchissait à toute allure. L'étendue des dégâts internes risquait de coûter la vie à cet homme. Une vie qui valait cher visiblement. Il allait falloir qu'il trouve tous les problèmes et toutes les solutions. Ses dents se serrèrent. La veille promettait d'être longue.
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MessageSujet: Re: La Chute...   La Chute... - Page 4 Icon_minitimeMer 26 Oct - 5:11

La porte se referma dans son dos sans un bruit. Une bourrasque de vent glacé gonfla ses mèches sombres qui se détachèrent sereinement pour s'abandonner librement sur les épaules de la jeune femme. Les rues étaient calmes, cotonneuses de neige et plongées dans l'obscurité de la nuit. Et vides. Savoureusement vides. Le regard noir était fixe.

L'aller-retour ne lui prit qu'une dizaine de minutes. Il lui restait une chose à faire avant de retrouver Lin. Une chose qu'elle tenait à créer, à réaliser, à composer. Quelque chose qui fleurait bon la vengeance et qu'elle allait assouvir en prenant son temps, en peaufinant le moindre détail, en y chérissant la moindre petite seconde.

D'un calme sans vie, elle remonta chacune des marches de pierre des remparts. D'un silence félin, ses pas retrouvèrent l'endroit précis où elle avait abandonné son arc. Vamp se redressa, rigidement plantée dans la neige, le vide à sa droite et les toits des maisonnées qui s'étalaient à sa gauche. Ses longs cils noirs se baissèrent une instant pour étudier pensivement la forêt qui s'étendait par delà les créneaux de pierre rugueuse. L'expression de son visage, la vie dans ses iris, rien n'était déchiffrable, rien ne trahissait le fil de ses pensées.

Puis, un creux la dénonça, un pli creusa le coin de ses lèvres closes, un début de sourire qu'elle adressa à la cime des arbres. Il était temps de refroidir l'ardeur des mauvaises filles...





Accroupie, un de ses coudes appuyé contre sa cuisse, son autre main fermement refermée sur son arc, Vamp observa le visage à demi enfoui dans la neige. Elle était plutôt jolie. Grande, des formes succulentes, une carnation régulière et lisse. Insupportablement calme, la grande brune écarta les quelques mèches rousses de la pointe de son arc, la tête pensivement penchée sur le côté. Toujours accroupie, elle se pencha un peu plus sur le corps, sa voix chuchotant avec douceur quelques mots sur la nuque exposée de la femme.

- Réveille-toi.

Sa main libre se leva pour caresser la toison flamboyante de l'inconsciente, écartant ses cheveux avec une délicatesse d'amante. Les doigts gantés écartèrent les mèches rebelles en dégageant son visage et son cou.

- Allez, réveille-toi maintenant. Il faut partir.

Le ton de sa voix, les caresses et le souffle chaud de la jeune femme attirèrent péniblement la conscience de la rousse à la surface de la réalité. Pas une fois Vamp n'usa de la violence. Le corps frémit avant de geindre.

- C'est bien. Viens là...

Elle passa un bras sous le sien et l'aida à se relever. La rousse s'appuya sur elle le temps de retrouver un équilibre hésitant et précaire. Patiente, Vamp ne broncha pas.

Balbutiements, questions, sanglots.

Vamp tiqua. La femme croisa le regard sombre et se tut.

- C'est bien, tu as compris. Ne pleures pas. Cela m'ennuie. Maintenant avance.

La femme lui lança un regard interloqué à qui Vamp ne fournit pas la moindre explication. Si les gestes de cette dernière avait été doux, presque attentionnés, son regard restait opaque. Calme, mais opaque, indéchiffrable. Quelque chose de mauvais s'y passait, elle le sentait.

La catin se redressa de toute sa taille dans un élan de fierté, cherchant à dépasser la brune maladive. Elle était plus forte physiquement, ses hanches plus larges, ses cuisses plus puissantes que la silhouette de mante religieuse de sa concurrente. Elle pouvait la briser.

Une étincelle de mépris brilla dans les yeux noirs.
 

- A-vance.

Elle vit la résolution vaciller dans le regard de la grande rousse mais perçut aussi l'infime mouvement de ses muscles. Elle allait attaquer avec l'instinct du danger.

Le calme et la décontraction de Vamp s'évanouirent en une fraction de seconde, apparences illusoires qui ne faisaient que masquer la soif de violence qui ondulait sous sa peau. La rousse finit à peine son seul et unique pas vers elle, la flèche encochée l'arrêta. Aussi noire et glacée qu'était sa silhouette, Vamp faisait face à la catin, droite. Son bras droit, rigidement tendu devant elle, tenait l'arc. Sa main gantée tirait la corde avec une force qui bandait ses muscles d'une tension insoutenable. Le bois grinça avant de se soumettre.

- Tente-moi... Vas-y. Tente-moi.

Quelques mots chuchotés à bout de lèvres, une délicieuse promesse qu'elle lui offrait là. Elle s'avança d'un pas, le regard planté dans celui de sa plantureuse adversaire, celle qui se risquait à lui tenir tête, celle qui tentait de la dominer, qui s'osait à l'intimidation sur elle. Qu'elle intimide donc...

La pointe de la flèche égratigna doucereusement le front lisse et rosé.

- Approche, jolie petite rousse... Fais-moi ce plaisir... Ose.

Les lèvres entrouvertes, un sourcil méprisant délicatement arqué, Vamp plongea son regard dans les yeux la catin. Son pouce caressait machinalement la corde tendue. Le silence s'installa. Le souffle des deux femmes se matérialisait en une brume blanche dans le froid de la nuit et s'entrecroisait sensuellement.

Le regard de Vamp sourit.

- La forêt. Avance.




Elles marchèrent de longues minutes dans l'obscurité humide de la forêt. Mue par un profond instinct qui s'était développé suite aux nombreuses années passées dans ce genre d'environnement, Vamp ne regardait pas où elle mettait les pieds. Son regard restait posé sur la nuque qui la précédait. Elle ne la menaçait plus de son arc. Elles s'étaient profondément enfoncées dans cette nature nocturne et sauvage. La nuit, la forêt était un endroit cauchemardesque. Le moindre craquement, battement d'aile dans les feuillages ou grognement animal et l'imagination des promeneurs faisait le reste, imaginant le pire et le plus sanglant des monstres.

Non, Vamp n'avait pas besoin de son arc pour terrifier cette fille. Son sourire brilla dans la nuit.

Elle se délecta de la respiration de plus en plus oppressée qui venait caresser ses oreilles. De l'odeur moite de peur qui émanait maintenant du corps plantureux. C'était délectable.

Les minutes s'égrenaient à mesure que le pas des deux femmes se prolongeait, l'un chancelant, l'autre ferme et assuré. Le vent, lent mais constant, chassait les nuages pour dévoiler peu à peu une lune dans son premier quartier. Une pâle lueur blanche éclaira le lac qui se découvrit finalement à elles.

- Assis-toi là, je t'en prie.

Sous les yeux exorbités de la rousse, Vamp lui tendit une gourde d'eau fraîche. La fille avait pleuré, en silence, mais des sillons humides zébraient ses joues lisses. La grande brune l'observa boire, toujours aussi calme, le bras qui tenait son arc parfaitement parallèle à l'autre, le long de son corps. Elle vit son regard reprendre espoir. Elle n'était pas idiote, cette putain. On ne donne pas à boire à un mort en suris. Vamp se détendit.

Elle s'accroupit au niveau de la rousse, posant son arc à ses pieds, et retira ses gants sans la quitter des yeux. Elle voulait toucher sa peau.

Vamp encadra le visage ravagé de ses paumes tièdes. La peau était glacée. Doucement, les pouces effilés caressèrent les pommettes pour y essuyer les vestiges humides de ses larmes. La chair était jeune, lisse, les lèvres étaient pleines et tentantes. Le corps de Vamp ondula pour s'approcher à quelques centimètres de la bouche rosée, sa main blanche s'aventurant contre la nuque froide en la couvrant de sa chaleur.

La fille ne bougeait pas, les deux mains crispées sur la gourde d'eau. Son haleine se mêla à celle de Vamp, un souffle dont la grande brune s'imprégna, la respirant profondément. Une branche craqua dans un buisson obscure derrière elle.

La seconde main effleura la mâchoire jusqu'au menton qu'elle releva d'un doigt vers ses lèvres.

- Tu as fait une erreur.

La main de Vamp se perdit contre la hanche souple de la catin. Elle l'effleura d'un geste avant d'y enfoncer ses doigts avec concupiscence.

- Tu as regardé ses yeux. Tu l'as regardé droit dans les yeux. Ces yeux noisettes. Comment as-tu pu croire un seul instant que ces yeux-là n'avaient pas de parole ?

Elle s'avança plus, jusqu'à ce que la rondeur de ses seins pleins effleure son buste pour venir murmurer à son oreille.

- Comment as-tu pu penser une seule seconde que ton geste resterait impuni... ?

Les paumes nues de Vamp se glissèrent sous le tissu qui couvrait les jambes douces de la putain. Avec une lenteur lascive, elle retira sa première botte et descendit ses bas le long de son mollet, ses doigts s'attardant sur la fragile cheville offerte.

- Que personne ne reviendrait te hanter pour venger ces yeux noisettes ?

La seconde botte tomba dans la neige dans un bruit étouffé avant d'être rejoint par le bas qui protégeait le pied délicat de la rousse.

- Tu as attaqué la mauvaise personne, le mauvais barbu...

Douce, Vamp reposa la jambe au sol avant de porter ses mains au visage de la femme. Elle s'imprégna de son regard et lui sourit.

- … JE vais te hanter, petite fille...

Le lac était gelé. La lumière de la lune le caressait. Une aura douce et blanche en émanait. La croûte de glace était épaisse.

La main maladive reprit l'arc abandonné et Vamp se redressa, dominant la silhouette recroquevillée et nue-pied qui grelottait.


- Debout.

Elle lui tendit la main pour l'aider à se relever, le geste amical, le regard toujours d'une étrange opacité. Elle l'amena au bord du lac. Les premiers signes de panique et de rébellion agitèrent le corps plantureux d'un réflexe caractéristique.

Vamp se retourna et l'agrippa à la gorge, y enfonçant ses ongles et serrant avec une lenteur cruellement calculée.

- Allons allons... Je te promets que je ne vais pas te tuer. Crois-moi.

D'un mouvement sec, elle repoussa le corps en manque d'oxygène sur la glace. La rousse s'effondra lourdement dans un bruit sourd.

Impassible, Vamp la laissa reprendre son souffle avec patience.


- Bien. Lève-toi maintenant. Allez, debout. Viens, on va faire un tour. C'est joli, tu verras.

La jeune femme enjamba la rive du lac. La glace, épaisse sur les bords, n'émit pas un seul craquement. Les bottes en cuir claquèrent dans le silence de la nuit alors qu'elle s'approchait du corps allongé. Elle empoigna le bras de la femme et l'obligea à se relever avant de la pousser à avancer.

Un gémissement tout à fait satisfaisant effleura les oreilles de Vamp. La glace agressait déjà la plante des pieds nus.


- C'est froid, n'est-ce-pas ? Ne t'inquiète pas. Bientôt, tu ne sentiras plus le froid. Avance encore un peu. Là, c'est bien. Ne bouge plus.  

Elle était à cinq pas d'elle. Vamp s'accroupit de nouveau pour détendre les muscles de ses cuisses. Ses coudes trouvèrent ses genoux et s'y reposèrent. Elle leva les yeux pour la regarder sans se sentir inférieur à elle. Elle, elle avait ses bottes.

- Le barbu est mon homme. C'est mon époux que tu as étranglé avec cette chemise.

Le froid attaqua. Lentement, la morsure de la glace se répandit contre la peau douce et tendre du pied, brûlant l'épiderme.

- Alors dis-moi... Que puis-je faire à la femme qui a essayé de tuer l'homme que j'aime, mmh ?

Le silence lui répondit. Vamp ne dit rien pendant de longues secondes, les comptant minutieusement avant de sourire. L'air était glacial, la peau avait dû adhérer.

La grande brune était née un soir d'hiver dans un des territoires les plus froids au monde. Les hivers, la glace, la neige, leurs dangers, elle les connaissait très bien. Extrêmement bien. Toujours accroupie, elle fit un geste de main vers la silhouette plantée pied-nu sur l'étendue glacée du lac.

- Avance.

Alors l’effroi agrandit les yeux de la catin. Vamp sourit. Elle avait compris la petite.

Lentement, la grande brune se redressa, dépliant ses longues jambes avant de s'étirer voluptueusement comme un chat s'étire après une bonne sieste devant la cheminée.

- Avance. Ou je te fais avancer.

Un mélange de sentiments passa dans le regard qui lui faisait face mais Vamp ne prit pas la peine de les analyser. Elle s'en fichait royalement. La fille avança.

Dans un son inarticulé entre l'horreur et la douleur, la peau de ses pieds se déchira de leur chair, restant accrochée à la glace qui recouvrait le lac. Le corps chancela avant de reprendre son équilibre et la rousse trembla plus fort. Ses pieds écorchés, à vif, se reposèrent sur le sol brûlant de froid.

Vamp sourit.

Elle pencha un peu la tête pour observer les lamelles de peau restées collées à la surface lisse du lac avant de reporter son attention sur la prostituée.


- Je pensais que les filles qui font ton métier peuvent deviner la nature profonde d'un homme du premier coup d'oeil.

Vamp s'approcha de la silhouette recroquevillée qui souffrait en gémissant. Elle essuya une nouvelle fois les larmes qui baignaient ses joues d'un geste attentionné avant de rejeter ses longs cheveux roux dans son dos. La rousse ne cherchait plus ni à se battre ni à sauver sa peau. Amusant.

- Alors explique-moi, petite fille...

Elle releva son menton du bout de l'index.

- Explique-moi, comment as-tu pu te tromper à ce point sur lui ?

Quelques supplications mouillées et écoeurantes franchirent les lèvres gercées. Vamp laissa retomber le menton qu'elle tenait et recula de trois pas.

- Avance.

Le corps resta immobile, suppliant et prostré. L'arc se banda sèchement. La flèche pointait vers l'oeil rehaussé d'un sourcil roux. Le visage de Vamp se durcit.

- A-vance...

Un hurlement de douleur  déchira le silence de la forêt endormie. La plante des pieds à vif s'arracha à la glace une seconde fois, des fibres de muscles y restèrent accrochés et la femme avança d'un pas. Vamp inspira profondément. Du sang, noir dans la nuit hivernal, gouttait sous les pieds de la catin, se glaçant au bout d'une dizaine de seconde malgré la chaleur du liquide poisseux.

L'arc était toujours tendu en direction du corps écorché. L'archère s'obligea à respirer, prenant violemment sur elle pour ne pas décocher cette flèche sous le flot de haine qui se déversait en elle.

- On ne touche pas Lin. On ne touche pas mon homme.

Et puis subitement, elle abaissa l'arme. La pointe de la flèche se tourna vers le sol, inoffensive. Son ton redevint calme, son visage serein.

- Ne bouge pas, veux-tu ?

Elle s'approcha de sa captive, s'arrêta à quelques centimètres d'elle et, après un sourire, frappa le sol du talon. La glace se fissura.


- Tu vois... Il me protège. Il veille sur moi. Autant que je veille sur lui.

Elle contourna les pieds ensanglantés pour se trouver dans le dos de la rousse, prenant son temps, savourant la situation.

- Et quand j'échoue, je le venge.

Un nouveau coup de talon percuta la croûte qui recouvrait le lac. La glace craqua. La femme gémit.

Vamp revint face à elle. Avec des gestes presque amoureux, elle déboutonna la chemise que portait la catin. Bouton après bouton, elle dévoila une poitrine ferme, souple dont le galbe ondula sous la lumière protectrice de la lune. D'un mouvement gracieux, Vamp laissa glisser le tissu aux pieds de sa prisonnière.

- Tu t'es attaquée à la mauvaise personne. Lin est un homme de parole.

Éloigné du bord du lac, la glace était plus mince et le poids des deux femmes jouait sur sa résistance. Un craquement sec raisonna sous leurs pieds.

Des murmures affolés et désordonnés franchirent les lèvres bleuies. Pitié, miséricorde, pardon... Un sourire amusé effleura les lèvres de Vamp.

- J'ai dit que je ne te tuerai pas ? Ah... Mais c'est Lin l'homme de parole. Pas moi.

Elle la taquina d'un clin d'oeil et s'éloigna de quelques pas sans quitter la femme du regard. La femme qui avait levé la main sur Lin, la femme qui l'avait étranglé, qui avait failli les séparer à tout jamais. La glace se fissura en de petits serpents tranchants et acérés qui ondulèrent vicieusement sous les pieds de la catin.

Elle mit longtemps à céder. Vamp patienta sagement, ne perdant pas une goutte de l'hésitation de la femme. Chacune de ses tentatives pour bouger arrachait un peu plus la peau de ses pieds et malmenait dangereusement la croûte glacée qui la séparait de la mort.

Puis la glace se brisa.

Le corps sombra dans l'eau stagnante, mouvante et noire du lac. Le froid de l'eau lacéra la peau tendre de la jeune rousse. Le tissu se gorgea d'eau et la tira vers le fond, vers l'abîme couvert de vase qui tapissait les profondeurs du lac. Un cri déchira la clairière. La catin s'accrocha au rebord dentelé, griffant la glace. Bientôt, la peau humide de ses seins et de ses avant-bras se colla à la surface gelée, attaquant la peau, la déchirant au moindre mouvement comme elle avait déchiré la peau lisse de ses pieds plus tôt.

Observatrice minutieuse, Vamp ne bougea pas, gravant le moindre détail sur sa rétine. Cris, éclaboussures, réflexes instinctifs. Rien ne lui échappa.


Puis elle s'approcha du corps haletant. Un nouvelle fois, la grande brune s'accroupit à hauteur du buste qui dépassait de la glace. Une fine croûte commençait déjà à se refermer autour du corps, emprisonnant ses reins. Vamp tendit la main pour lui caresser les cheveux.

- Si tu sens que tu vas t'endormir, c'est que tu vas mourir. Reste éveillée.

Puis elle se leva et partit en laissant le corps prisonnier derrière elle.




Elle pencha son visage blanc sur celui du barbu et embrassa son front du bout des lèvres. Sa peau était chaude. Le guérisseur semblait épuisé, impatient de s'éclipser et attendant le verdict de la jeune femme. Vamp se détacha de sa contemplation pour venir grattouiller les oreilles du chiot qui patientait à ses pieds. Il avait supervisé les soins de l'inconnu avec un intérêt limité et les traces de crocs dans le bois des chaises témoignaient d'une activité bien plus intéressante pour la boule hirsute.

Dans un silence insupportable pour le troisième homme,Vamp s'avança vers un baquet d'eau froide. Elle débarrassa ses mains et son visage des marques de cette nuit infernale, lavant le sang et la pâte noirs incrustés sur la peau de son visage. L'eau éclaboussa le plan de travail. Le bruit des gouttelettes brisa le silence et l'épiderme de la jeune femme retrouva son blanc neigeux.  

Elle retira bottes et braies avant de se glisser sous les draps du convalescent.

Une protestation bafouillée s'éleva de la gorge du guérisseur. Quelque chose à propos d'un besoin de repos, de pas en état et autres détails que Vamp n'écouta pas. Elle ne lui lança pas un regard.

Elle se blottit tout contre le corps de Lin. Le nez dans son cou et un bras en travers de son torse, elle se serra contre lui avec une étroitesse toute tendre puis ferma les yeux.
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